Victor CANALE

Né le 15 novembre 1883 à Neuilly, de parents corses, Victor Canale était le second d’une famille de 6 enfants.

Il fut élève du Collège Sainte-Croix à Neuilly et il y eut, un temps, pour condisciple Sacha Guitry.

Manifestant de bonne heure du goût pour le dessin et la peinture, il entra à l’atelier de décoration de l’École Bernard Palissy, école pour l’application des Beaux-arts à l’industrie, que fréquentaient à la même époque le graveur Daragnes, le peintre émailleur Frémont, les sculpteurs Leyritz et Navarre, le décorateur René Prou, etc. Ensuite, il suivit les cours des Arts décoratifs et travailla dans l’atelier du sculpteur Théodore Rivière.

Victor Canale    Victor Canale à gauche.

Esprit curieux des différentes façons de s’exprimer dans plusieurs matières, très adroit, homme de goût et d’esprit, autodidacte : il pressentait, devinait, inventait.

Il se dirigea un peu tard vers la médaille, qui le conquit entièrement, et à laquelle il consacra alors tout son temps. C’est ainsi qu’il fit, entre autres, les médailles du Circuit de l’Est, les portraits de Pugno et de Nadia Boulanger. Les sœurs de Canale étaient pianistes tandis que lui jouait de l’orgue.

Malheureusement, son père mourut assez jeune ; il dut alors abandonner l’art de la médaille et travailler.

Il entra à la maison Godard et retrouva, d’une autre façon, ses chères médailles.

Esprit curieux des différentes façons de s’exprimer dans plusieurs matières, très adroit, homme de goût et d’esprit, autodidacte : il pressentait, devinait, inventait.

Il se dirigea un peu tard vers la médaille, qui le conquit entièrement, et à laquelle il consacra alors tout son temps. C’est ainsi qu’il fit, entre autres, les médailles du Circuit de l’Est, les portraits de Pugno et de Nadia Boulanger. Les sœurs de Canale étaient pianistes tandis que lui jouait de l’orgue.

Malheureusement, son père mourut assez jeune ; il dut alors abandonner l’art de la médaille et travailler.

Il entra à la maison Godard et retrouva, d’une autre façon, ses chères médailles.

Il se maria. De son premier mariage, il eut une fille Charlotte, qui fut mon élève à l’École des Beaux-arts, et épousa Raymond Corbin qu’elle connut à l’atelier, et un garçon Jean, professeur agrégé d’histoire et de géographie, plusieurs fois lauréat au Concours Général.

D’un second mariage (1935) est né un fils, Philippe, qui, après des études classiques au Collège Sainte-barbe, fit l’atelier de gravure sur acier à l’École Boulle et termina par l’École Nationale Supérieure des Arts décoratifs : il continuera sur les traces de son père dont, après sa mère, il reprendra l’œuvre.

Après les bouleversements engendrés par l’épouvantable cataclysme que fut la Première Guerre mondiale, Canale comprit qu’il fallait tenter de réaliser ce que les jeunes médailleurs souhaitaient dès avant la guerre, une rénovation de leur art.

Canale, comme nous, sacrifia à cela son temps et ses forces.

Il était l’éditeur de Roty Ponscarme, Chaplain, Nocq, Yencesse, J. B. Dropsy. Il continua à développer ses éditions avec Dammann, Pommier, Blin, Peter, Delannoy, Desvignes, Daniel-Dupuis, Lenoir, Dautel, Charpentier, Bouchard, Briquemont, Bourgoin, Pierre Roche, moi-même et d’autres encore.

Il organisa dans son magasin quelques expositions, commença l’édition d’un album des Médailleurs contemporains.

Ces efforts n’ont pas été vains: la transformation et l’élan qui se sont manifestés en France à cette époque dans l’art de la glyptique l’ont été, en partie, grâce à Canale.

Il était aussi un étonnant artisan, doué d’un esprit inventif toujours en éveil. Il a entrepris et mené à bien de nombreuses recherches : plats repoussés, gravure mécanique de lettres, fontes d’étain, fontes de bronze -il avait travaillé la fonte avec Liard - patines de médailles, édition de médailles sur socles, etc... Ciseleur et orfèvre, il exécuta également des plats d’argent et des épées d’académiciens, dont quelques-unes suivant ses propres maquettes.

Ayant fait le tour de l’édition en métal, il s’attaqua à la terre et interpréta, notamment, mes médailles en terre cuite émaillée, comme il fit des rondes bosses avec Muller.

Esprit désintéressé, il ne s’attacha guère à l’exploitation rationnelle de ses créations.

De nouveau la guerre de 1939-1944 marque une période de demi-sommeil, et il faut attendre 1946 pour que le rythme reprenne, avec des modifications dans le type de clientèle. En effet, les collectionneurs de médailles d’art ont disparu, et par contre se développent fortement les médailles d’entreprises et d’anciennetés.

A la suite d’un accident, en 1948, il dût cesser toute activité. Sa femme, qui assumait déjà la partie commerciale, pour laquelle il avait peu de goût, et qui s’était formée à ses côtés, se chargea du tout, aidée en cela par la précieuse collaboration d’un personnel restreint, mais dévoué et polyvalent. Victor Canale est mort en 1959, laissant une maison importante qui possède, à côté d’une collection de médailles, religieuses et profanes, traitant, dans tous les métaux, des sujets les plus divers, des médailles de série pour les baptêmes, mariages, etc., des modèles de terres émaillées : chemins de croix, christ en croix, signes du zodiaque, les saisons, et bien d’autres motifs encore.

Tandis que le dictionnaire Littré donne cette définition de la médaille : « pièce de métal qui représente le visage de quelque personne célèbre ou quelque événement extraordinaire », le dictionnaire Larousse ajoute : « pièce de métal représentant un sujet de dévotion ou donnée en prix à certains concours publics ». De l’un à l’autre, en un quart de siècle, se marque une évolution, une extension du domaine de la médaille : notre époque a largement poursuivi ce mouvement et Canale est l’un de ceux qui travaillèrent le plus activement à une telle extension.

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