Ovide YENCESSE

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C'est à Dijon, en 1869, qu'Ovide YENCESSE est né. Après avoir été ouvrier orfèvre, il entra comme élève sculpteur à l'École des Beaux- Arts de sa ville natale; puis, pour achever ses études, il vint à Paris et eut comme maîtres à l'Ecole des Beaux-Arts : Thomas, Levillain et Ponscarme.

En 1893 il exposa pour la première fois au Salon des Artistes Français. Le portrait de Claude Vachet qui date de 1892, nous renseigne sur les ambitions d'Ovide Yencesse à cette époque. le visage ainsi que les vêtements sont traités avec le souci du détail et le désir de reproduire scrupuleusement le modèle.

Au Salon de 1896, il se fit remarquer par des oeuvres issues d'une conception particulière. Cette conception n'a guère varié que dans ces toutes dernières années, sans rien avoir ajouté à la gloire de l'artiste, à ce qu'il semble particulière. 

Chargé d'honneurs et de récompenses, Yencesse est retourné à Dijon, et dirige actuellement cette même École où se formèrent ses premiers rêves.
A part les portraits, certaines de ses oeuvres exaltent le sentiment religieux; d'autres insèrent dans leurs champs des sujets antiques (peut-être d'après l'exemple de Levillain).

Yencesse s'est plu encore à noter les divers moments de la vie des humbles, et à célébrer les joies de la maternité.
Ce sont les bonnes vieilles paysannes qui l'ont inspiré, soit qu'elles tiennent sous le bras quelque fagot de bois, soit qu'elles se rendent à la messe d'un pas mal assuré, soit encore qu'elles barattent le beurre, ou tricotent près de l'âtre. En les représentant avec leur simplicité, leur bonhomie, leur rudesse, il a fait preuve d'un rare don d'observateur.

Très souvent il esquisse dans le fond de ses médailles un décor approprié, c'est alors qu'il obtient de véritables petits tableaux dont le sens n'échappe à personne.

En s'inspirant de la mère et de l'enfant, Ovide Yencesse a donné toute la mesure de sa sensibilité. Ce sont ses proches parents qui lui ont servi de modèles, d'ailleurs reconnaissables, mais il a moins cherché à faire leurs portraits qu'à composer encore des petites scènes d'une suavité infinie.
Ce qui constitue l'originalité de Yencesse, ce ne sont pas tant les sujets qu'il nous présente, que les moyens avec lesquels il les exécute. Avec lui, le relief est très atténué, les plans s'enchaînent délicatement, et, avec le minimum de relief, il s'efforce d'obtenir le maximum d'effet coloré. Dans ses oeuvres les plus typiques, les lignes indiquant le contour des personnages et des objets disparaissent. les figures se fondent, sinon se confondent avec le corps même de la médaille ou de la plaquette, en donnant l'impression de surgir d'un brouillard léger.

Ces procédés techniques, dangereux pour des mains médiocrement habiles, deviennent avec Yencesse de nouveaux modes d'expression. Aurait-il pu, avec d'autres procédés, exprimer aussi parfaitement la tendresse profonde et douce des enfants et des mères, ainsi que la spiritualité de son Christ en Croix ?

On n'a pas manqué de rapprocher l'art de Yencesse de celui de Carrière; ce n'est pas sans raison qu'on l'a même appelé le « Carrière de la Médaille ». En vérité quelques unes de ses oeuvres sont des reproduction des toiles du peintre. Si Yencesse a été conduit à comprendre et à traduire Carrière, c'est à l'enseignement de Ponscarme qu' il le doit; Ponscarme qui à notre époque contemporaine (il est mort en 1903 ) , a su le premier lier les fonds avec les modelés, estomper les reliefs, et concevoir des masses d'où le détail minutieux est absent.

Sans renier les artistes qui l' ont influencé, Ovide Yencesse a réussi à créer des oeuvres captivantes. De tous les médailleurs qui ont compris leur art dans un esprit plus pictural que sculptural, nul n'a mieux que lui, donné au relief effacé, une valeur aussi troublante et nuancée.

Découvrez les médailles d'Ovide YENCESSE

 

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