Jean-Baptiste Emile DROPSY

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J-B Emile DROPSY rompit avec la tradition familiale qui semblait vouloir faire de tous les Dropsy, des marbriers. En effet, son père et son grand-père exercèrent cette profession. Au dix-huitième siècle, les Dropsy marbriers furent nombreux, plusieurs travaillèrent pour la Cour Royale, et l'un d'eux, se disant maître sculpteur marbrier, devint directeur de l' Académie de Saint-Luc.

Emile DROPSY 1848 à Paris - 1923 à Paris

Quels furent parmi ces personnages, les ascendants d'Emile Dropsy ? Seule une étude des archives spéciales, si elles existent encore, pourrait nous l'apprendre. Emile Dropsy abandonna donc le métier de ses aïeux, et fit son apprentissage de graveur sur métaux chez Lemoine, installé à Paris quai Jemmapes, tout en suivant des cours de dessin.

Etant devenu un excellent graveur, il s'établit à son compte. Puis à trente ans, à l'âge où l'on termine ses études, quand elles ne sont pas terminées depuis longtemps, il se mit hardiment à modeler des médailles sous la direction de Ferdinand Levillain. Comme il fallait vivre et que les circonstances lui permettaient de vendre des médailles religieuses, il consacra de longues années à ce genre de médailles, en s'efforçant de les bien finir et de les rendre agréables, conformément au goût du public acheteur.

Pourtant, aux moments de liberté, travaillant pour sa propre joie, il exécuta des œuvres qui furent exposées vers 1900, aux Artistes Français, et lui valurent une troisième, puis une deuxième médaille. C'est dans ces œuvres-là que l'artiste a donné le meilleur de lui-même. Il a repris des sujets religieux, mais pour en faire de véritables œuvres d'art, et non plus des médailles-souvenirs. La nature fut aussi pour lui un thème favori. Au milieu des paysages, dans des intérieurs de fermes, ou au bord des côtes bretonnes, il a situé des êtres humains, des animaux domestiques.

C'est avec une certaine ampleur que ces médailles sont traitées, et l'on demeure étonné que leur auteur ait été un praticien habitué aux fins travaux du graveur. Rien ne rappelle la minutie de la gravure, bien au contraire, la vision est large, la touche est libre et dégagée. Tout en possédant des moyens qui lui permettaient de s'exprimer entièrement et sans défaillance, Emile Dropsy n'a jamais été tenté de briller par des qualités purement techniques. Il n'a jamais été l'esclave de son savoir. Ce fut heureux.

Ses œuvres d'inspiration religieuse conservent une simplicité, une ingénuité, que n'ont pas souvent les œuvres de ce genre des autres artistes. Ses paysages nous montrent une nature rustique et vraie, représentée en toute loyauté, sans artifice. Ses figures humaines ont du naturel. Il ne professait aucune théorie, il n'avait aucun principe, mais donnait libre cours à sa sensibilité, et ne se souciait que d'être sincère. Loin de diriger ses émotions, il se laissait dominer par elles, c'est pourquoi ses médailles sont si touchantes. Parfois il éprouve une émotion forte, c'est alors qu'il exécute les Saintes Femmes allant au Calvaire.

Combien d 'œuvres dans l'art de la médaille sont à ce point émouvantes? Peu connu de son vivant, Emile Dropsy nous apparaît de nos jours comme un artiste extrêmement séduisant. Peut-être pouvons-nous le considérer comme le plus pur des médailleurs religieux, et le plus sincère des paysagistes.

Découvrez les médailles d'Emile DROPSY

 

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