Henri DROPSY

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Henry DROPSY, voulant peut-être remettre en honneur le principe cher à ses ancêtres, accepta d'apprendre le métier de son père. C'est à l'atelier paternel qu'il fut pendant plusieurs années apprenti graveur.

Se sentant aussi attiré par la médaille, il entra à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, où il fit de solides études. Elève de Thomas, Vernon, Injalbert et Patey, il remporta diverses récompenses ainsi que le premier second Prix de Rome en 1908. Il avait vingt-trois ans. Après une période assez longue, coupée par la guerre, il obtint une bourse de voyage de l'Etat, en 1922. Aujourd'hui il est hors-concours et membre du jury aux Artistes Français.

Pour bien comprendre Henry Dropsy, c'est par étape qu'il faut le suivre. D'abord, à l'école, c' est le souffle de Roty qu'il respire. Puis, les études finies, il demande des leçons aux oeuvres de Ponscarme. La logique le conduit à étudier les Italiens renaissants qui furent les maîtres de Ponscarme lui-même. Au lendemain de la guerre, il est inquiet comme tant d'autres. Ce sont encore les grands Italiens de la Renaissance qui le guident. Il s'efforce de comprendre leur technique si souple.

A chacune de ces périodes correspondent des oeuvres caractéristiques.

Ces derniers temps, Henry Dropsy a été plus particulièrement attiré par le relief très accentué; son portrait de Briand en est un exemple quasi unique dans la médaille, depuis plus d'un demi-siècle.

Quand il exécute un portrait, il fait abstraction de ses préférences et désirs. Il s'efface devant son modèle et cherche à le reproduire tel qu'il est, sans jamais rien dissimuler de la réalité. Il modifie sa technique selon le caractère de ses modèles. S'il exécute le portrait d'un vieillard et celui d'un tout jeune bébé, il estime impossible de les faire passer tous deux par le même procédé ». En s'appuyant sur l'exemple de Donatello, il pousse ce raisonnement encore plus loin et conclut que « la technique doit changer avec les sujets à traiter et la destination de chaque pièce ».

Jusqu'à une date toute récente, pour trouver des sujets il se contentait de regarder Ici, c'est une jeune femme qui joue avec son enfant; là, c' est une danseuse qui fait valoir sa sveltesse; là encore, c' est une procession qui se dirige vers l'église du village. C'est avec conscience qu'il a reproduit ces petites scènes, d'où se dégage une impression de charme et de grâce.

Dans ses dernières oeuvres il s'est attaché davantage à la composition. Sur une surface définie, il équilibre des reliefs déterminant des arabesques franchement décoratives. La nature n'est plus reproduite exactement, mais est interprétée dans une note moderne, et cette interprétation tend vers la synthèse. Les plaquettes "les Saisons" et quelques autres relèvent de cette conception. La plus poussée peut-être, celle qui symbolise l'hiver , n'est pas la moins intéressante. Avec un minimum d'éléments il indique ce qui est propre à cette saison: le vent, la neige, la végétation endormie, la lutte contre le froid. Henry Dropsy est en pleine force, bien maître de sa pensée; pourtant il cherche encore, il évolue sans se soucier de se créer de toutes pièces une originalité. Il pense même que l'artiste qui a trouvé une facture, un procédé, et s'y cantonne, ne fait preuve seulement que d'impuissance.

Ce qui ressort nettement de sa production déjà considérable, c'est qu'Henri Dropsy possède un talent très sûr qui lui permet de vaincre tous les obstacles. Ses oeuvres, relevant de conceptions et de techniques différentes, sont toujours parfaitement réalisées. En vain on chercherait la plus petite marque de faiblesse. En lui accordant ses faveurs et en applaudissant à son succès, le public rend justice à sa nature particulièrement bien douée et à son labeur fait d'amour et de passion.

Extrait: Les artistes et les œuvres par Henri Classens (1930)

Second prix de Rome en 1908, est le médailleur qui a le plus produit. Pendant longtemps il s'est complu dans les scènes anecdotiques. Ce furent: Mendiant breton (1908) d'une touche très libre, Laitière (1913) aux colorations « ponscarmiennes », Procession (1922), Tendresse (1923), etc. Mais avec Enfant au tub (1926), il s'engage dans une voie nouvelle viennent alors les Saisons, les Eléments, etc., qui ont un caractère purement plastique. Ces œuvres aux reliefs un peu heurtés et puisssants offrent des formes interprétées dans un sens moderne, et cette interprétation tend vers la synthèse. Cette conception synthétique est parfois audacieuse. Ne symbolise-t-il pas l'Electricité par deux êtres nus, un homme et une femme! Parmi les portraits exécutés par Dropsy, signalons plus particulièrement ceux de Victor et Thérèse Canale d'une ingénieuse conception, et celui de Nicolas Roerich très remarquable.

Découvrez les médailles d'Henri DROPSY

 

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